GUERRE EN UKRAINE : les habitants d'Izioum tentent de se retrouver un semblant de vie ; et autres nouvelles.Transcription
Raphaël Reynes : Il est 20 heures en temps universel, 22 heures, ici à Paris. Bonjour à tous et merci d'être avec nous pour ce Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir, Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Raphaël, bonsoir à tous.
RR : Dans l'actualité de ce dimanche 18 septembre : six mois d'occupation, des semaines de bombardement et un cimetière où près de 500 corps ont été enterrés à la va-vite. La ville d'Izioum, en Ukraine, tente de retrouver un semblant de vie. Reportage à suivre, dès le début de cette édition.
SB : L'Afghanistan, un an après le retour des talibans et les jeunes filles qui ne peuvent plus aller à l'école. Les Nations Unies parlent de décision « honteuse » et « sans équivalent dans le monde ».
RR : Et puis, le sport et la finale de l'Euro de basketball. La France affronte son « meilleur ennemi », l'Espagne, à Berlin, en Allemagne. Les Français en difficulté, ils sont actuellement mené de 10 points.
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SB : Les habitants d'Izioum, en Ukraine, tentent de retrouver leurs repères après 6 mois d'occupation russe.
RR : Le centre-ville a été presque entièrement détruit et puis, il y a, bien sûr, ces quelque 500 cadavres découverts dans une forêt, près de la ville. Un cimetière qui concentre toute l'attention des habitants d'Izioum. Au milieu du chaos, ceux qui sont restés et ceux qui reviennent tentent tout de même de retrouver un sens à la vie. Reportage de notre correspondant en Ukraine, Stéphane Siohan.
Dans un ancien garage, devenu un dépôt d’armes russes, totalement détruit par des missiles ukrainiens, Svetlana, retraitée, marche à travers les ruines, à la recherche de nourriture, ou du moindre objet à récupérer, pouvant améliorer son quotidien. « Toutes les infrastructures sont détruites, tout, toutes les usines, tout est détruit. Il n’y a plus de travail, seulement dans la construction, mais ça ne sera pas pour tout le monde. Et ce qui est effrayant, c’est qu’il y a l’hiver qui arrive. On va essayer de survivre, mais mon Dieu, faites que ça ne tire plus. » Les combats se poursuivent plus à l’est, en direction du Donbass, tandis qu’à Izioum, les soldats ukrainiens reprennent des forces et font détonner les mines russes encore nombreuses dans la ville. Igor, ancien employé de la compagnie de gaz, n’arrive pas à s’habituer à ce calme précaire. « Écoutez, il y a une sirène. Je n’arrive pas à croire qu’on a été libérés, j’ai peur qu’ils se remettent à tirer. On vit dans la peur, parce que personne ne sait ce qui va nous arriver, comment on vivre. Il n’y a plus d’électricité, plus d’eau, pas de chauffage, pas de gaz. Vous savez, on veut vivre comme des humains, Ici ou là-bas, quelle différence. » Les autorités ukrainiennes se donnent un mois pour effectuer des réparations sommaires, faute de quoi, cet hiver, la vie des habitants pourrait devenir un enfer froid. Stéphane Siohan, Izioum, RFI.
SB : Vladimir Poutine appelle le Tadjikistan et le Kirghizstan à faire taire les armes.
RR : Les deux anciennes républiques soviétiques s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu conclu en urgence, avant-hier, en Ouzbékistan, après une brusque montée de violence à la frontière que les deux pays se disputent. Le Kirghizstan affirme que 36 de ses citoyens ont été tués dans les affrontements, cette semaine.
SB : L'ONU parle d'une « fermeture honteuse et sans équivalent dans le monde ». Cela fait un an que les filles ne vont plus à l'école, en Afghanistan.
RR : Depuis le retour au pouvoir des talibans, à Kaboul. Les Nations Unies demandent aux autorités afghanes des « mesures urgentes » pour permettre aux filles de retourner à l'école. Elles sont près d'un million à vivre sans professeur et sans camarade de classe. Vincent Souriau.
Elles n'ont toujours pas accès à l'école secondaire dans 24 des 34 provinces d'Afghanistan. Ce qui signifie que plus de 850 000 jeunes filles sont privées de cours dans le pays. Impossible pour une écolière de trouver un collège ou un lycée encore ouvert. Le régime taliban prétend que c'est une situation temporaire et que les portes rouvriront dès que les programmes scolaires et les tenues seront jugés dignes de la loi islamique. En réalité, c'est une suspension mal camouflée du droit fondamental à l'éducation. Pour l'instant, les facultés publiques sont épargnées, elles ont rouvert au printemps dernier. Et même si les classes sont désormais séparées entre les hommes et les femmes, même si le voile y est obligatoire, même s'il n'y a plus de cafétéria, plus de promenade autorisée entre les cours, la reprise de l'enseignement supérieur a permis de souffler. Mais compte tenu de la pénurie de lycéennes organisée par les talibans, il y aura très bientôt de moins en moins d'étudiantes admises à l'Université.
RR : Vincent Souriau.
SB : Nanmadol a touché terre, au Japon.
RR : Nanmadol, c'est un typhon très puissant qui a effectivement atteint la côte sud-ouest du Japon, tout à l'heure, avec des vents qui soufflent à plus de 230 kilomètres par heures. 50 centimètres de pluie sont tombés sur la grande île de Kyushu, en moins d'une journée.
SB : Et dans la mer des Caraïbes, c'était une tempête tropicale. C'est désormais un ouragan.
RR : Fiona s'est renforcée à l'approche de l'île de Porto Rico. L'ouragan se trouve à quelques kilomètres des côtes. Le gouverneur de Porto-Rico appelle les habitants à se mettre à l'abri. En Guadeloupe, où Fiona est passée avant-hier soir, l'état de « catastrophe naturelle » va être décrété en fin de semaine prochaine. Fiona y a fait un mort et provoqué d'importantes inondations.
SB : Les débats de l'Assemblée générale de l'ONU à New York commencent demain avec les traditionnelles prises de parole des chefs d'État et de gouvernement.
RR : Et aujourd'hui, le secrétaire général de l'ONU a accordé un entretien exclusif à RFI et à France 24. Antonio Gutteres a parlé de l'Ukraine, du changement climatique, de la persécution des Ouïghours en Chine et du nucléaire iranien, mais aussi d'Haïti, et de la violence des groupes criminels sur l'île. Antonio Gutteres demande la mise en place d'une police robuste et capable de rétablir l'ordre.
Je suis convaincu qu'il faut absolument réintroduire une sécurité sérieusement. La proposition que j'ai mis sur la table, c'est qu’il faut vraiment un programme international d'appui à la formation et à l'équipement de la police, mais qu'il faudra avoir dans cette perspective, une force robuste capable de mettre fin à l'action des gangs. Je crois qu'il nous faut avoir Haïti dans cette transition de formation et d'équipements, d'une police qui, pour le moment, est inefficace. Il faut avoir une force qui puisse vraiment mettre de l'ordre vis-à-vis une ville notamment, mais aussi le pays complètement contrôlé par des gangs. Ce ne sont pas des mouvements politiques, ce sont des gangs, malheureusement infiltré aussi par des gens liés au pouvoir économique, au pouvoir politique.
RR : Antonio Guterres avec Christophe Boisbouvier et Marc Perelman. Un entretien à retrouver en intégralité sur le site de RFI.
SB : Des chefs d'État et de gouvernements du monde entier s'inclinent sur le cercueil de la reine Elizabeth II, à Londres.
RR : Le président américain et son épouse, Joe et Jill Biden, ont rendu hommage à la « dignité » de la souveraine, décédée la semaine dernière en Écosse. Emmanuel Macron, lui aussi accompagné de son épouse, a affirmé « partager la peine des Britanniques ». Hommages également de la présidente de la Commission européenne, Ursula van Der Leyen, du roi Felipe VI d'Espagne ou encore de la première dame ukrainienne, Olena Zelenska, visiblement très émue. Tous les dirigeants étrangers étaient reçus, ce soir, au palais de Buckingham, pour un premier grand rendez-vous diplomatique avec le roi Charles III.
SB : Et revenons à présent sur l'Europride, cette grande manifestation pour les droits des homosexuels, qui était organisée hier à Belgrade, en Serbie.
RR : Une manifestation interdite par le gouvernement serbe jusqu'au dernier moment. Quelques instants avant le début de la manifestation, que les organisateurs avaient maintenue, malgré tout, la première ministre de Serbie a donné son accord pour que l'Europride ait lieu. Ces revirements, ces changements d’idées, ont donné l'impression d'un manque de décision centralisée et d'une absence de continuité des engagements pris. Alors, comment expliquer ces comportements ? Éléments de réponse avec Laurent Rouy.
Difficile de dire qui a autorisé l'Europride de Belgrade samedi, tant la prise de décision a été opaque. Ce qui est sûr : la Première ministre serbe, une pro européenne, a garanti la sécurité des participants au cours d'une réunion d'urgence avec des députés européens, 3 heures avant le défilé. Auparavant, le ministre de l'Intérieur, le politicien le plus pro russe du gouvernement, avait interdit l'Europride, en contravention avec la Constitution. Arbitre de ces tensions, le président Vucic, avait d'abord interdit la manifestation fin août, avant de s'en désintéresser publiquement vendredi. Impossible qu'il n'ait pas été consulté samedi, tant il contrôle tous les leviers de décision du pays. L'Europride a aussi été un enjeu international : selon le rapporteur européen pour la Serbie, Vladimir Bilcik, la campagne anti gay pride a été financée par Moscou. De même, les pressions européennes ont bien permis, in extremis, au cortège de s'élancer. C'est sans doute un mini affrontement Est Ouest, qui s'est joué à Belgrade lors de la marche des fiertés LGBT. Laurent Rouy, Belgrade, RFI.
SB : Le Basket et la finale de l'Euro qui se joue en ce moment à Berlin.
RR : La France et l'Espagne s'affrontent pour le titre de champion européen. La première mi-temps avait été largement à l'avantage des Espagnols. Les Français ont réussi à remonter au score dans les dernières minutes de cette première mi-temps. Mais à l’heure actuelle, et alors qu’il ne reste qu’un peu plus de 2 minutes à jouer, c’est l’Espagne qui mène de 10 points. C’est la fin de ce Journal en français facile. Merci Sylvie Berruet.
SB : Avec plaisir Raphaël