ROYAUME-UNI : La première prise de parole du Roi d'Angleterre ; et autres nouvelles.Transcription
Adrien Delgrange : Bonsoir à toutes et à tous, à l’écoute de RFI, en direct de Paris, il est 22h, 20h en temps universel. L’heure de votre Journal en français facile. Accompagné de Medhi Meddeb pour vous le présenter, bonsoir.
Medhi Meddeb : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : Et au sommaire de cette édition…
MM : La première prise de parole du Roi d'Angleterre.
AD : Après le décès hier de sa mère Elizabeth II, Charles III a lu sa première déclaration télévisée au peuple britannique. Vous en entendrez un extrait dans un instant.
MM : Une journée d'hommage à la Reine qui a commencé tôt ce matin.
AD : Car des milliers de Britanniques se sont par exemple réunis dès la première heure devant le palais de Buckingham à Londres ou encore devant le château de Windsor où notre correspondante s'est rendue sur place.
MM : À la une également, la guerre en Ukraine, la Russie annonce avoir envoyé des renforts militaires dans la région de Kharkiv, car dans cette région frontalière avec la Russie, le président ukrainien annonce ce soir avoir repris le contrôle de 30 localités.
AD : Voilà pour les titres, soyez les bienvenus.
-----
MM : Après avoir été d'abord ovationné, applaudi par des milliers de personnes devant Buckingham palace, Charles III s'est exprimé publiquement ce soir.
AD : Et pour sa première allocution télévisée comme souverain, d'un ton sobre et à la fois confiant, Charles III, tout de noir vêtu, face caméra, a promis de servir les Britanniques toute sa vie comme sa mère Elizabeth II l’avait fait lorsqu’il avait 21 ans.
Au-delà du deuil personnel de toute notre famille, nous partageons aussi avec vous tous au Royaume-Uni, dans tous les pays dont la reine était cheffe de l’État, dans le Commonwealth et autour du monde, un profond sentiment de gratitude pour les plus de 70 ans au cours desquelles ma mère, en tant que reine, a servi les peuples de tant de nations. En 1947, le jour de son 21e anniversaire, elle s’engagea sur les ondes, depuis le Cap, auprès du Commonwealth, à consacrer sa vie, qu’elle soit courte ou longue, au service de son peuple. Ce fut plus qu’une promesse, ce fut un profond engagement personnel qui détermina l’ensemble de sa vie. Par devoir, elle fit des sacrifices, son dévouement en tant que souveraine n’a jamais varié, en période de changement comme de progrès, en temps de joie et de fête, comme en temps de tristesse et de perte.
AD : Le nouveau roi d’Angleterre Charles III qui à l’époque avait 3 ans le jour de l’intronisation de sa maman. Charles III, aujourd’hui âgé de 73 ans, qui sera d’ailleurs officiellement proclamé roi demain matin, samedi à 10h.
MM : Un peu plus tôt dans la journée, en référence à l'âge de la souveraine, décédée hier, 96 coups de canon, ont été tirés dans tout le pays.
AD : 96 coups de canon, notamment de la Tour de Londres dans la capitale, mais aussi à Belfast, Cardiff, Édimbourg ou encore dans l'enclave de Gibraltar, au sud de l’Espagne. Bref, une émotion palpable à travers tout le pays. Une émotion peut-être encore plus forte qu’ailleurs à Windsor, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Londres. C’est dans le château de Windsor que la Reine vivait de manière permanente depuis plusieurs mois. Notre correspondante Émeline Vin s’est rendue auprès des voisins de la Reine. Reportage.
Au pied des grilles du château de Windsor, les poubelles débordent des emballages de bouquet. Amanda a perdu une voisine. « J’allais à l’école à Windsor. On nous emmenait faire coucou à la Reine quand elle partait en calèche aux courses hippiques de Royal Ascot. Il fallait qu’on amène un mouchoir propre, et on était en rang d’oignon, et on saluait la Reine quand elle passait. Elle a ponctué toute ma vie. » Des barrières ont dû être placées pour contenir toutes les fleurs, accompagnées de photos, de dessins… Julie et Clive viennent de déposer une lettre. « Pour la meilleure Reine du monde. Nous avons écrit un petit mot pour la famille… » « Ici, il y a beaucoup de gens du coin, qui connaissent la famille, qui ont l’habitude de les voir passer, dans leur voiture ou sur leurs chevaux. Même si on n’est pas de la même famille, on les connaît. » Dans les rues pavées de cette cité médiévale, les fanions et les décorations du Jubilé n’ont pas été retirés depuis juin. Bex tente de se consoler. « Ça me paraît déplacé, les fanions, c’est trop joyeux. Pour moi, le monde devrait s’arrêter de tourner, du moins le Royaume-Uni. Mais je suis heureuse qu’elle ait pu voir le Jubilé, par ce qu’elle méritait ce respect et cette reconnaissance. » Certaines vitrines du centre-ville se sont vidées ce vendredi pour laisser une place à un portrait de la souveraine. Émeline Vin, Windsor, RFI.
MM : Enfin, c'est un décès de la reine d'Angleterre au retentissement mondial.
AD : Le président américain qui annonce qu’il va se rendre aux funérailles de la reine Elizabeth II. « Oui. Je ne connais pas encore les détails de la cérémonie, mais j'irai », a répondu Joe Biden à des journalistes qui lui posaient la question. La date des funérailles d'Elizabeth II à Londres n'a pas encore été précisée, mais elles pourraient avoir lieu le lundi 19 septembre.
MM : L'armée russe annonce déployer de nouveau moyens militaires en direction de la région de Kharkiv, en Ukraine.
AD : Une réplique de Moscou face à une percée apparemment réussie des forces de Kiev dans cette zone frontalière de la Russie. Kiev qui affirme avoir reconquis quelque 1 000 km² dans cette région du Nord-Est ukrainien. « C'est difficile, mais on avance », déclare le commandant en chef de l'armée ukrainienne. Ce soir, vous le disiez Medhi, le président Zelensky affirme que son armée a repris une trentaine de localités aux Russes.
MM : Pendant ce temps-là, de nombreux habitants continuent, comme ils le peuvent, à fuir les combats.
AD : Dans le sud-est de l’Ukraine, la ville de Zaporijjia pourtant, elle aussi, bombardé, cette ville voit arriver de nombreuses personnes des zones occupées par la Russie. Écoutez le reportage de nos envoyés spéciaux Anastasia Becchio, Boris Vichith.
Sur le parking d’un supermarché de Zaporijjia, Yana Kalovska étreint une amie qu’elle n’avait pas revu depuis 6 mois. Sortie d’une voiture remplie de valises et de sacs, cette ancienne employée d’une chaine de télévision de Berdyansk se sent soulagée. Prix multipliés par trois, absence de gaz, magasins vides : la vie était devenue trop difficile, explique-t-elle. « La vie devient de plus en plus difficile. Ils ont transformé notre ville florissante en un village. Lorsque la nuit tombe, la moitié des immeubles sont dans le noir, parce que la moitié des habitants sont partis. C’est horrible là-bas. Ici et j’ai tout le temps envie de pleurer de joie, j’ai l’impression d’être tombée sur une autre planète, je vous assure ». Mélitopol s’est aussi vidée de plus de la moitié de ses habitants, et la liste de ceux voulant partir ne descend jamais sous les mille personnes, selon le maire, Ivan Fedorov, réfugié à Zaporijjia. « Certains attendaient en espérant que ça se termine rapidement, d’autres ont des parents âgés qui ne peuvent plus partir… il y avait aussi des enseignants qui ne partaient pas parce qu’ils espéraient qu’ils pourraient continuer à travailler en ligne dans nos écoles, mais les Russes se sont mis à les menacer de les mettre en captivité ». Selon Ivan Fedorov, en 6 mois, 500 habitants de Berdyansk ont été retenus en otage. 80 le sont toujours. Anastasia Becchio, Boris Vichith, Zaporijjia, RFI.
MM : Des relations toujours aussi tendues entre les États-Unis et l’Iran.
AD : Washington annonce de nouvelles sanctions contre Téhéran. Des sanctions notamment contre sa filière de production de drones, ces drones ce sont ces objets volant sans équipage et télécommandés à distance. Des drones, Nicolas Falez, que Téhéran a commencé à vendre à la Russie pour sa guerre en Ukraine.
C'est ce que l'on appelle faire d'une pierre deux coups. Avec ces nouvelles sanctions, Washington veut agir à la fois contre l'agression russe en Ukraine et contre les Gardiens de la Révolution iraniens. Ces dernières semaines, des sources occidentales ont fait état d'achats par la Russie d'armes iraniennes et nord-coréennes, notamment des drones iraniens de type Shahed et Mohajer. Selon le communiqué du Trésor Américain sont donc sanctionnées plusieurs sociétés iraniennes produisant ces drones ou leurs composants ainsi qu'une compagnie de transport, l'un des dirigeants de ces entreprises est également ciblé. En gelant les biens et les avoirs de ces entités et individus, les États-Unis veulent donc entraver la fourniture de drones iraniens à la Russie. Toujours selon Washington, cette filière de drones militaires iraniens équipe également les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de Téhéran, inscrite sur la liste américaine des organisations terroristes. Via les Gardiens de la Révolution, l'Iran est régulièrement accusé d'armer ses alliés régionaux au Liban, en Irak ou au Yémen, y compris en leur fournissant des drones de combat.
AD : Nicolas Falez.
MM : À deux jours des élections législatives en Suède, Greta Thunberg prend la parole.
AD : La militante écologiste suédoise déplore que la question de l’environnement soit « oubliée » dans cette campagne électorale. Elle l’a dit aujourd’hui lors d’un rassemblement à deux jours de ces élections législatives.
Où que vous soyez sur la planète, merci à vous de nous écouter. Il va être 22h10 à Paris.